RDC- Sud Kivu / Tenue hypothétique des élections locales : la société civile exige leur organisation

La tenue des élections locales et municipales reste hypothétique en République Démocratique du Congo.  Initialement prévue en septembre 2019, aucun indice qui indique la tenue de ces élections n’est palpable dans la province du sud Kivu. Malgré que la CENI dit être prête pour leur organisation, des observateurs des questions électorales fustigent ce retard au vu de son impact négatif sur le développement du pays et le besoin d’avoir toutes les institutions du pays.

En RDC, l’organisation des élections locales et municipales n’ont jamais été effective et cela depuis le début du processus électoral en 2006. L’attention  des autorités est toujours focalisée sur les élections nationales et provinciales au détriment des élections locales.

Pourtant, ces élections tant négligées   permettraient à la population d’élire les conseillers  des chefferies, de secteurs et communaux, pour leurs permettre à leurs tours de voter les conseillers urbains qui finalement voteront les maires et les maires adjoints.

Cette situation en RDC est contraire à d’autres nations du monde qui commencent par la tenue des élections locales avant les provinciales et nationales.

Le calendrier de la Commission électorale nationale indépendante, CENI, indique que la liste définitive des candidats  à  ce scrutin devrait être affichée depuis le 23 mai 2019.

Le 8 aout est la période prévu pour le déploiement des bulletins de votes dans les centres avant que n’interviennent les élections proprement dites en septembre 2019.

Cette planification a été faite sachant qu’après 6ans d’exercice,  l’équipe de la  CENI, organisatrice des élections de décembre 2018 serait  fin mandat et qui n’est pas renouvelable tel que le stipule  l’article 13 de la loi Organique de la CENI.

Réactions de la CENI et observateurs des questions électorales

Le secrétaire exécutif provincial de la commission électorale nationale indépendante Gaudens  Maheshe fait savoir qu’à leur niveau CENI, il y a pas du tout de souci à l’organisation de ces élections.

« Des contraintes politiques, législatives, logistiques et même financières au niveau national sont parmi les problèmes qui retardent l’organisation des élections locales et municipales  en RDC » estime Gaudens Maheshe

Le coordonateur de l’institut pour la gouvernance électorale, IGE,  Patrice Lwabaguma pense que la non organisation des élections locales et municipales, constitue un frein pour la bonne marche  de la gouvernance locale dans les entités territoriales décentralisées.

Pour lui ; cette situation favorise la mauvaise gestion du budget participatif  dans plusieurs secteurs et empêchent les femmes à accéder aux postes de commandement dans ces entités.

De son côté, le coordonnateur de l’initiative congolaise pour la justice et la paix ICJ, Raphael Wakenge invite tous les acteurs impliqués dans l’organisation des élections locales à se mettre ensemble pour accélérer le processus électoral afin que la population ait des nouveaux dirigeants élus démocratiquement au niveau local.

L’animatrice au sein de la commission diocésaine justice et paix, CDJP, Maître Nene Bintu rappelle que le vote est un droit civique et des organisations locales et internationales doivent exiger la tenue de ces élections dans le délai imparti sur le calendrier électoral.