Sud-Kivu : Swisscontact RDC rend hommage aux femmes leaders pour commémorer la journée internationale des droits des femmes

Swisscontact RDC loue les efforts des certaines femmes leaders qu’il juge exceptionnelles pour avoir surmonté les défis culturels et s’être démarquées dans la communauté. Il s’agit des femmes qui exercent depuis plusieurs années les métiers supposés réservés aux hommes, comme l’ajustage et la soudure, la menuiserie, la mécanique pour ne citer que ceux-là. Certaines d’entre ces femmes ont partagé leurs expériences dans un atelier d’échange sur le leadership féminin tenu le mercredi 13 mars 2024 à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu en république démocratique du Congo.

Au cours de cette séance tenue en marge de la journée internationale des droits des femmes, les participants sont revenus sur différents défis qui freinent l’émergence du leadership féminin dans la province du Sud-Kivu au niveau communautaire.

Ils ont évoqué les pesanteurs culturelles, les stéréotypes, les préjugés, le non-respect des lois qui promeuvent la participation des femmes, l’égoïsme masculin et bien d’autres. Ils soulignent que parmi les acteurs de cette forme de violence figurent certains leaders religieux, les maris, les employeurs, les éducateurs, les chefs coutumiers etc.

Ces mêmes défis ont été évoqués dans les témoignages des femmes leaders qui, pour la plupart, précisent que malgré ces barrières, elles ont évolué et constituent aujourd’hui des modèles pour plusieurs jeunes filles.

« Vous ne pouvez pas vous imager que les hommes, même les petits garçons me tentent, quelle moquerie… Mais entant que leur formatrice, je dois garder ma dignité. Ils font ça juste pour me dénigrer Â», a déclaré la femme ajusteuse et soudeuse, Fifi BUHENDWA Joséphine, en souriant au public.

Pour elle, ce métier fait son bonheur car c’est tout ce qu’elle voulait dans sa vie ; « Mon papa était électricien, je regardais ce qu’il faisait avec envie de faire la même chose, mais il me disait qu’il ne pouvait m’apprendre ces histoires que quand je vais grandir Â».

C’était à elle de préciser qu’elle a passé plusieurs années dans d’autres domaines mais elle restait toujours à sa soif ; « l’école, j’ai étudié l’informatique, j’ai travaillé durant plusieurs années dans les structures de l’église comme centre Olame, Caritas à la paroisse de Kadutu, mais quand je suis tombée sur la formation en ajustage, j’en ai profité et c’était parti pour mon bonheur ; oui c’est l’ajustage Â».

Fifi BUHENDWA fait partie des maitres artisans formateurs de Swisscontact et cela n’est pas son premier ni unique travail car elle a toujours eu des sollicitations pour la qualité de son travail ; « J’ai fait plus de six mois à Idjwi pour la formation et je fais toujours des déplacements pour amener d’autres femmes à dépasser les préjugés autour de certains métiers, comme le mien ; moi je l’apprends même à mes enfants filles et garçons. Mais pour le cas ce projet de Swisscontact je reste reconnaissante, car il m’aide à former un grand nombre de jeunes et je suis encore heureuse quand je trouve des filles parmi les personnes à former, c’est vraiment un honneur ».              

D’autres femmes leaders ont partagé leurs expériences, notamment les couturières, les menuisiers, les modélistes et les esthéticiennes.

Il sied de noter que cette séance d’échange a été organisée dans le cadre du projet UPEG « Unies pour l’égalité des genres » exécuté par Enabel et mise en œuvre au Sud Kivu par Swisscontact.

Alice W’IRAGI