Sud Kivu/Uvira : Des habitants se disputent l’espace avec des hippopotames considérés ennemis
« Faut-il mourir de faim pour laisser l’espace aux hippopotames ? » s’insurge un agriculteur. Les conflits homme- hippopotame continuent d’être signalés au niveau du lac Tanganyika et rivière Ruzizi, à l’est de la République démocratique du Congo. Ces conflits sont de plus en plus réguliers, entrainant à la fois mort d’hommes et d’hippopotames. Certaines sources environnementales font état de quatre décès humains et sept cas de braconnage d’hippopotames pour 2019. Cette espèce classée vulnérable sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN, continue d’être victime de braconnage. Cette persistance des conflits et conséquences interroge sur l’implication des autorités et organisations pour bien protéger cet animal, combien capital pour le tourisme.
Comme cet agriculteur qui a tait son nom, certains habitants et surtout des militaires semblent considérés des hippopotames comme des ennemis à abattre, chaque fois en dehors des eaux et parfois pas. Et pourtant, des champs sont cultivés à moins de cent mètre d’habitat de ces espèces, en violation de la loi sur la protection des animaux.
Au moins un voire trois hippopotames semblent être abattus chaque mois par certains militaires congolais à l’heure actuelle, indique de source de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature. L’augmentation de la pression sur les ressources de la Ruzizi, du lac Tanganyika et les zones humides au bord de la rivière Ruzizi ne baisse pas, et la crainte sur des conséquences néfastes sur le tourisme notamment devient de plus en plus grande.
Des bourreaux justifient leur braconnage d’hippopotames par la destruction des cultures champêtres, d’attaques aux humains ou de vagabondage en quittant leur zone d’habitat terrestre. Et pourtant selon l’analyse de plusieurs défenseurs des animaux, cette situation cache la pauvreté, la mauvaise gouvernance des espaces par des autorités, et bien d’autres raisons non fondées.
Selon une étude menée sur la problématique du conflit homme – animal dans cette partie de la province du Sud Kivu, l’auteure Patricia Kimengele fait savoir que l’abattage des hippopotames que connait la zone semble lié à cette problématique, certains militaires profitant des situations de conflits homme-hippopotames pour abattre ces derniers afin d’en tirer des revenus
« Au-delà de l’augmentation de la démographie et la recherche de satisfaction des besoins, le commerce illicite tant de la chair, de la peau des hippopotames que de leurs canines est accentué actuellement, voilà ce qui justifie en grande partie le braconnage de cet animal » signale Patricia Kimengele
Braconnage des hippotames : un manque à gagner aux secteurs du tourisme et alimentaire
Aujourd’hui, en Afrique, l’hippopotame continue à jouer un rôle important dans la vie des gens, des fleuves et des lacs signale le fonds mondial pour la nature, WWF.
Et le chercheur en hydrobiologie et biologiste, le professeur d’Université Pascal Masilya indique que les excréments de ces espèces constituent une grande alimentation des poissons, d’où l’augmentation de la production des poissons.
Le braconnage des hippopotames ainsi que la pression anthropique sur l’habitat multiplie ne font que accentués les pertes énormes sur les secteurs du tourisme, alimentaire et bien d’autres.
Le Chargé de communication à l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, ICCN, Hubert Mulongoyi indique que leur institution a déjà entamé des actions en justice pour sanctionner des bourreaux. Parmi, il y a le cas d’un militaire qui a tué récemment un hippopotame, signale ce dernier.
Il demande et la communauté, que des militaires surtout de respecter les frontières. Pour lui, quand des touristes visitent ces espèces, toute la communauté gagne, car des touristes achètent à manger et objets d’arts, ils logent dans les hôtels et bien d’autres avantages.
Et de son côté, le Colonel Bahati, point focal de l’ICCN, invite des militaires à respecter la loi. Il fait savoir qu’un militaire qui sera coupable de braconnage d’hippopotame sera sanctionné sévèrement. Il promet d’intensifier la sensibilisation de leurs éléments pour la protection des animaux.
Dénonciation et appel à la protection des hippopotames
Face aux conséquences néfastes du braconnage des hippopotames, les résultats des conflits homme-animal au niveau du Lac Tanganyika que la rivière Ruzizi, des analystes des questions de protection d’animaux, estiment qu’une forte implication du gouvernement et organisation est nécessaire pour pallier cette situation.
Et le Chef de l’urbanisme et habitat dans la ville d’Uvira, Emile Mulisho, face à l’intensité d’attaque estime qu’il y a la nécessité de mettre en place des mesures efficaces de conservation à base communautaire.
« Nous regrettons et fustigeons cette situation de braconnage d’hippopotame. Je crois que et nous l’Etat, population et militaire, nous devons protéger ces hippopotames, pour le bien être de nous tous » confie Emile Malisho
Celui-ci fait savoir que certains habitants cultivent dans des zones d’habitat terrestre d’hippopotame, par ignorance de la loi et du fait que ces espaces ont été donnés par certains chefs coutumiers.
De son côté, le Coordonnateur du bureau de la Coordination provinciale de l’environnement au Sud Kivu, Jean de Dieu Chalumba Olemwene estime que l’augmentation de braconnage de ces hippopotames s’explique par le fait que certains habitants ont envahi l’espace d’habitat de ces espèces, car au Burundi où cet espace est respecté, ce problème est moins signalé ou quasi pas.
De son côté, Patricia Kimengele propose la mise en place des activités génératrices de revenus comme alternative à l’idée de l’abattage des hippopotames pour la consommation de la chair et le trafic illicite de la peau et de l’ivoire
Et le Fonds Français pour l’Environnement mondial d’une étude sur la protection de l’habitat et des populations d’hippopotames dans le Nord Est du Lac Tanganyika pour pallier notamment au braconnage propose la réhabilitation / maintenance des habitats identifiés et protégés ; la création des périmètres de protection pour limiter les conflits Homme / Faune ; le le développement d’activités économiques alternatives et surtout la sensibilisation des populations à la valeur écologique/économique de l’hippopotame.
Déo Cikuru
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