Sud-Kivu : Aldor, le slameur et rappeur révolutionnaire dévoile ses ambitions

Posté par  Mama_Radio   à       6 années ago     2440 Views     Un Commentaire  

Le rap est une forme d’expression vocale issue du hip-hop, ayant émergé au milieu des années 1970 dans les ghettos aux États-Unis. Aldor ou « A.L.D.O.R » comme il se fait appelé par ses mélomanes, est l’un des rares artistes de la ville qui pratiquent ce style de musique sous un ton  révolutionnaire. A cinq ans, il adorait suivre les chansons du rappeur américain Tupac, devenu son idole.

Aldor Chibembe Akonkwa de son vrai nom, est né le 06 mars 1990, et évolue à Bukavu, la ville qui l’a vu naitre et grandir. Issue d’une famille modeste, ce fils de Théodore Chibembe et Albertine Lindjandja intègre le monde musical en 2003 dans un groupe des petits chanteurs de l’église Materdei. En 2006 il monte sur scène pour la première fois comme rappeur dans une production scolaire après avoir découvert l’artiste musicien français Kerry James.

En 2010 il commence sa carrière d’une façon professionnelle en tant que rappeur à Goma où il s’était déplacé pour raison d’études universitaires.
Il adhère dans un groupe local Trinita pacifica dans lequel il produit des chansons, avant de revenir au bercail en 2013 afin de poursuivre ses études dans la faculté de Criminologie à l’université du cinquantenaire.

Dans la même période, il intègre plusieurs espaces culturels notamment Bukavu youth action center, BIAC et la maison culturelle Ndaro, dans laquelle il remporte le trophée de meilleur artiste dans la catégorie Rap.

En 2016 il est sélectionné par l’institut français parmi ses artistes en résidence. Il y organise sa première production professionnelle, une soirée slam dans laquelle il fait accompagner ses narrations poétiques par la danse contemporaine.

En février 2017 il représente sa province au festival Amani qui s’est tenu dans la ville volcanique en province du Nord-Kivu. A son retour il travaille sur le maxi single Here I am, avec Kinjaah et produisent des titres tels que, here i am, darkness is gone, end’s game et la voix des victimes.

 « Je fais la musique révolutionnaire, raison pour laquelle on m’appelle la nouvelle force du révolutionnaire, je marche sous les pas de mon idole. Ma musique sert à conscientiser la population. Elle n’a pas pour but  de faire danser mais plutôt pousser la communauté à méditer sur des questions cruciales auxquelles je fais allusion dans mes raps et mes slams. Je tire  mon inspiration du   rap negro  de la rue » confie Aldor.

Cet artiste musicien signale que slamer et rapper lui a déjà procuré énormes avantages, sur le plan financier et surtout moral.

« La musique c’est ma vie, je me drogue avec elle, j’étais quelqu’un de timide mais cet art m’a métamorphosé » ajoute-t-il.

Il compte postuler en 2018  aux Prix découvertes Rfi, créés en 1981 de façon à mettre en avant, chaque année, les nouveaux talents musicaux du continent africain. Il espère aussi travailler dur pour intégrer la même année le label racine alternative product, RAP, de Kinshasa, qui produit également le rappeur congolais Lexus Légal.

Par Musaba Proust

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