Sud Kivu : le CPS appuyé par le projet « Madini » s’en va-t’en guerre contre les abus à l’égard des femmes dans les mines
Les acteurs du secteur minier au Sud Kivu s’engagent à lutter contre les abus et violations dont sont victimes les femmes dans le secteur minier. Engagement pris à l’issue d’un atelier de réflexion sur la dynamique genre dans le secteur minier tenu à Bukavu dans la province du Sud Kivu en République Démocratique du Congo. L’atelier a été organisé, le mercredi 20 mars 2024, par le Comité Provincial de Suivi des activités minières, CPS/Sud Kivu avec l’accompagnement du projet « Madini kwa amani na maendeleo » (minerais pour la paix et le développement), dont le lead est assuré par l’Organisation Alert International.
Financée par le Ministère des Affaires étrangères du Royaume des Pays Bas, ces assises ont permis aux acteurs du secteur minier et membres d’organisations des droits des femmes de réfléchir sur le rôle et le statut des femmes dans le secteur, afin d’accroitre leur capacité à contribuer à l’amélioration de la paix.
Selon Me BIRURU BINTU Aline, intérimaire au ministère provincial des mines et hydrocarbures, cet atelier tombe à point nommé au moment où l’humanité commémore le mois de mars dédié aux droits des femmes dans le sens qu’il permet de renforcer les réflexions sur la valorisation des femmes notamment dans le secteur minier.
« Dans les carrés miniers nous continuons à déplorer le fait qu’il existe des femmes et des filles qui sont victimes de violation des droits humains et les conditions dans lesquelles elles travaillent sont lamentables malgré les efforts fournis, elles vivent dans des conditions difficiles… Il est temps que les décideurs pensent à cette catégorie des personnes qui sont des femmes dans le secteur minier », a-t-elle fait savoir.
La même source déplore l’inexistence d’une loi spécifique en matière de lutte contre les violences basées sur le genre dans le secteur minier et réitère son souci de voir les résolutions assorties des assises contribuer à la lutte contre toute forme d’abus à l’égard des femmes, afin de leur permettre de s’auto développer pour contribuer efficacement à la construction de la paix dans leurs entités.
Au cours de cette activité, différents exposés ont été présentés par des femmes et qui ont permis à tous les acteurs de prendre conscience du rôle important que jouent les femmes dans le secteur minier en faveur de la paix et la cohésion sociale.
C’est notamment, l’Association des femmes des Médias, AFEM, qui déplore le fait que les femmes restent écartées de toutes les sphères de décision dans le secteur minier.
« La femme constitue une main d’œuvre importante et qui réalise des taches déterminantes sur la chaine de valeur, mais fort malheureusement ses taches ne sont pas valorisées et du coup on ne voit pas ressortir la présence des femmes dans la chaine d’exploitation minière. Les femmes travaillent sous l’ombre des hommes mais elles sont de plus en plus absente dans tout le processus de décision, c’est vraiment de l’injustice. Il est important que tous les acteurs soit sensibilisés sur le rôle déterminant des femmes dans le secteur et sur l’égalité des sexes pour lutter contre les violations des droits humains à l’égard des femmes. Il faut aussi que le leadership des femmes soit amélioré dans le secteur, que toutes les femmes qui réalisent des taches aient de représentation ou leur syndicat dans le secteur minier », croit savoir Julienne Baseke, coordinatrice de AFEM et l’une des panelistes.
Elle estime nécessaire d’intégrer la dimension du genre dans l’actuel code minier en vigueur pour qu’il soit adapté aux réalités locales sur les sites d’exploitation minière afin que cette politique genre puisse prévenir tous les abus et violation dont sont victimes les femmes dans les mines.
Malgré l’immense richesse en sol et sous-sol, la population congolaise a toujours du mal à palper les retombées de l’exploitation minière dans leur quotidien et continuent à vivre dans une pauvreté abjecte pendant que le pays éprouve des difficultés énormes à se doter des infrastructures et des services capables d’assurer le bien-être de la population, renchérit notre source.
Notons que depuis 2022, le projet « Madini kwa amani na maendeleo » est focalisé sur la situation des femmes dans les mines pour étudier les voies et moyens d’améliorer les rôles et le statut des femmes dans les mines, afin de leur permettre de s’épanouir et de se développer en contribuant efficacement à l’assainissement du secteur minier ainsi qu’au développement de leurs communautés.
Dans le cadre du mois des droits des femmes, le projet « Madini » appuie les Comités Provinciaux de suivi d’exploitation minière, CPS/Sud Kivu et Ituri à organiser des journées de réflexion sur la dynamique genre dans le secteur minier, en faveur de l’égalité des sexes dans l’exploitation minière et la lutte contre les violences basées sur le genre.
Elysée Muzalia
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