La guerre à l’Est de la RDC : Les femmes et filles de tous âges prises au piège et lancent un cri d’alarme

Posté par  Rachel Rugarabura   à       1 mois ago     93 Views     Laisser vos impressions  

Depuis la fin de l’année 2022, les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda commettent des massacres, des viols, des pillages, et plusieurs exécutions illégales dans l’Est de la RDC, principalement au Nord Kivu. L’Est de la RDC abrite à ces jours plus de 120 groupes armés, mais un grand nombre de milices locales se sont alliées à l’armée congolaise, ce qui complique encore plus l’amalgame de combattants dans cette région du pays tourmentée par des conflits multidimensionnels.

Des attaques par armes explosives menées dans des zones habitées de la province du Nord Kivu ont tué et blessé des civiles, endommagé des infrastructures et exacerbé une crise humanitaire déjà catastrophique. Les combats se déroulent sur les corps des femmes. « Détruire les femmes pour anéantir  et humilier l’ennemi », telle est la divise des belligérants. Des viols collectifs impliquant plusieurs agresseurs ont aussi été rapportés. Les femmes et les filles ont été confrontées à des violences sexuelles dramatiques et dépassant tout entendement.

Des cas des femmes éventrées, violées, leurs organes génitaux et reproducteurs fusillés, des cas des femmes contraintes à des rapports sexuels contre nature ont été signalés.

« … Nous sommes dépossédées de nos corps, de tout notre être. Ce sont nos bourreaux qui en décident le sort… », Pleure une survivante des atrocités à l’Est de la République Démocratique du Congo. Toute révoltée, elle l’a dit lors d’une interview accordée à Madame Julienne Baseke, Coordinatrice de l’Association des femmes des médias AFEM, lors de son passage dans les camps de refugiées « Bassin du Congo » à Goma, territoire de Nyiragongo dans la Province du Nord Kivu à l’Est de la RDC  ce 09 Mars 2024. C’était à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.  

Ces déplacées de guerre ont fui les combats qui font des ravages dans l’Est de la RDC. Venues de différents coins déjà pris par les rebelles, vivent dans des sites improvisés  où tout manque. Ils se retrouvent dans des camps où c’est par miracle qu’elles trouvent de l’eau, de la nourriture, des soins de santé. Ces conditions dans lesquelles elles vivent aggravent leur vulnérabilité.  Elles sont  constamment exposées aux agressions sexuelles et autres formes de violence.

« La guerre nous a fait fuir nos villages. Nous avons laissé nos maisons, nos champs et tous nos biens pour venir vivre dans des bâches. Nous n’avons rien. Pas même des matelas sur lequel dormir. On n’a plus d’intimité. Mon mari, moi et nos douze enfants, sexes et âges confondus, partageons une même pièce de 2m de bâche. Des fois c’est une casserole qui nous sert pour le bain et pour la cuisson de la nourriture… Â», Pleure une survivante.

Des filles et femmes vivent le calvaire. Leurs besoins sexo spécifiques ne sont pas pris en compte. Pas des bandes hygiéniques, des récipients propres pour le bain, des toilettes propres, des coins intimes,… Elles sont exposées aux maladies, infections, viol et violence. Des filles et des femmes sont obligées à se donner aux hommes du quartier ou même du camp pour trouver le pain quotidien.  

L’une d’elle explique avec les larmes aux yeux : « Nous sommes transformées en esclave sexuelles pour survivre et faire vivre nos famille ».

Elles sont également exploitées économiquement. Elles n’ont pas de choix pour ce qui est du travail à faire, de la rémunération ou des conditions. 

« Nous gagnons un bol d’haricot après avoir trié tout un camion… nous avons été violées par les rebelles et nous continuons à subir la même chose ici au camp. Des hommes prennent nos filles et nous-même et font ce qu’ils veulent parce que nous avons faim. D’autres sont tabassées et violées là où elles partent quémander ou faire de petits travaux pour trouver le pain quotidien… Â», A expliqué une rescapée de guerre rencontrée au camp Bassin du Congo.

La sante sexuelles et reproductive des filles et femmes en péril

Par manque des bandes hygiéniques, certaines femmes et filles coupent des petites parties des bâches sur leurs abris pour se protéger. D’autres utilisent les morceaux d’étoffes ramassées  çà et là.  

 Â« Nous sommes des femmes d’apparence. Mais en réalité nous ne le sommes plus. Nos organes génitaux ont été sabotés et détruits. Beaucoup d’entre nous ne pourront plus jamais avoir des enfants. Nos mari sont partis, nous abandonnant seules avec les enfants parce que pour eux, c’est une honte de vivre avec une femme violée…».

Un chercheur ajoute : « J’ai circulé dans deux sites dans le cadre de mes recherches. J’ai rencontré deux adolescentes de 15 et 16 ans, toutes deux violées et infectées au VIH SIDA. Celle de 15 ans était enceinte des rebelles. Elle a confié qu’elle été violée par 4 rebelles Â».

« Nous réclamons la justice. Nos voix doivent être écoutées parce que nous sommes les premières victimes de cette guerre. Nous donner de l’assistance c’est bien, mais une paix durable et une justice préventive mettront les femmes à l’abri de ces drames… Â», Réclame l’une de survivante. 

Paradoxalement, plus de trois ans après l’instauration de l’état de siège, ces deux provinces connaissent une descente aux enfers suite à une flambée des attaques meurtrières, des déplacements massifs des populations civiles, une crise humanitaire sans précédent, la fermeture des écoles dans certaines régions et parfois la suspension de la circulation sur des axes routiers pourtant vitaux pour l’économie du pays, la province du Nord-Kivu étant le grenier de la RDC.

AFEM     

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