RDC : Des parcs transformés en champs de bataille, des arbres et animaux crient au secours, cas du Pnkb

Posté par  Cikuru Kadjunga   à       3 années ago     1098 Views     Laisser vos impressions  

« Si rien ne fait, dans le futur, ces conflits armés et la déforestation dans nos parcs ainsi que des attaques contre ses écogardes, ceux-ci vont freiner le tourisme, aussi il y aura plus de mort d’hommes que d’animaux ? » alerte Hubert Mulongay du PNKB. Crée en 1937, le Parc National de Kahuzi Biega, PNKB, situé dans la province du Sud kivu, reste victime d’affrontements armés, de la déforestation et attaque de ses écogardes. 2020, le PNKB a fait état d’une dizaine d’écogardes attaqués, alors que le 10 Janvier 2021, celui de Virunga au Nord Kivu six écogardes  tués, suite à une attaque d’une milice. Connu pour  ses gorilles de plaine quasi unique dans le monde, ce joyau naturel a été inscrit en 1997 sur la liste des Sites du patrimoine mondial en péril à cause d’une grande pression humaine.

Le Parc National de Kahuzi Biega (PNKB) tire son nom de deux montagnes ; Kahuzi ( 3 308 m d’altitude) et Biega ( 2700 m d’altitude), une mère nourricière, qui continue à faire fasses à la déforestation, au braconnage, aux activités illégales de carbonisation et d’exploitation des ressources naturelles, mais surtout des attaques contre ses écogardes.

Un piège utilisé par des braconniers, photo pnkb

Le chargé de communication au PNKB, Hubert Mulongoy fait savoir que cette réserve continue de faire fasses à plusieurs pressions : le braconnage des éléphants et des Grands Singes ; la présence des armées dans et autour du parc ; les espèces envahissantes qui détruisent l’habitat ; la violation des limites du parc ; l’occupation et l’exploitation des terres dans le corridor écologiques par les fermiers,…

Quand le PNKB continue d’être détruit

La Coordinatrice de l’organisation Tous pour le Genre et le Développement Durable au Kivu, Madame Madeleine Bwenge craint que la présence des groupes armés, l’attaque contre des écogardes,  la déforestation, la manipulation de certains peuples autochtones riverains de ce parc  par certains bantous vont raviver davantage les tensions dans cette réserve et ralentir des activités touristiques.

Un aperçu sur l’abattage d’arbres dans le PNKB, des arbres utilisés pour la fabrication des planches une partie, photo pnkb

«  Au moment où l’attention de toute la communauté internationale est tournée sur la question de la protection des forêts et l’économie verte , la déforestation à échelle dans nos parcs, dont celui de PNKB,  l’abattage des arbres pour la fabrication des braises et planches, vont accentuer la perturbation climatique et anéantir ces efforts Â»  souligne Madeleine Bwenge

De son côté, l’assistant à la Société civile environnementale et jeune champion pour la protection de l’environnement, Ladislas Milenge fait savoir que la destruction du PNKB   constitue un manque à gagner et pour la communauté internationale que pour la RDC en particulier.

« Le PNKB favorise le tourisme, et quand celui-ci est fait, le pays fait entrer des devises par des touristes. Ces derniers passent la nuit dans les hôtels; ils achètent des vivres et Å“uvres d’arts , et voilà des retombées dans un premier temps Â» confie Ladislas Milenge

Quand des écogardes du PNKB sont attaqués

Un rapport d’incident, du 17 Janvier 2019,  communiqué par cette réserve a fait état d’attaque de ses écogardes par une équipe des peuples autochtones, conduit par Monsieur Hongo, qui étant armé et déserteur des forces de la police, a tiré directement sur les écogardes d’où un fut blessé par balle, répondant au nom d’Assani Bongabonga et deux autres dont Petro Mikindo et FikiriNyundo, blessés grièvement par machettes, lances, couteaux, haches,…Suite à cette attaque une arme AK 47 du Parc a été emporté par ce groupe des Pygmées.

Photo écogarde blessée par des destructeurs du Pnkb, le 17 Janvier 2019, photo Pnkb

Et ce même rapport renseigne, qu’en date du 4 Février 2019, cinq écogardes ont été agressés dont trois kidnappés tout en leurs ravissants deux armes de service qui ont été restituées trois jours après et deux autres ont été gravement blessés par des coups des machettes, lances et couteaux. Suite aux blessures, un de ses écogardes Espoir Batasema Basoda a trouvé la mort.

Le 30 Novembre 2020, la société civile locale a renseigné des disputes autour de ce parc entre des militaires des Forces Armées de la République démocratique du Congo, FARDC et un groupe des peuples autochtones (pygmées), qui s’est terminé par un affrontement et conduit à la mort d’hommes.

« Conscient de la contribution du PNKB à la création d’emploi et la nécessite de sa protection, nous société civile exigeons une enquête après  la mort de trois autochtones pygmées et un militaires FARDC survenue lundi dernier autour du Parc national de Kahuzi-Biega dans le village Kabamba vers le territoire de Kabare, dans la province du Sud kivu Â»  confie le Président de la Société civile dans le territoire de Kabare, Emmanuel Bengheya

Un camion saisi transportant des braises fabriqués par des arbres coupés au PNKB, photo pnkb

Celui-ci fait savoir que ce conflit entre ce groupe des  pygmées et militaires autour de ce parc serait dû du fait de l’arrestation et la détention par des militaires d’un chef de ces autochtones, accusé de déforestation excessive dans cette réserve.

Des présumés creuseurs des minerais dans le PNKB arrêtés par des écogardes, Janvier 2021, photo pnkb

Quand la protection des réserves naturelles réussies, notamment PNKB

Le responsable du bureau d’études et nature à la coordination provinciale de l’environnement, Innocent Bayubasirhe encourage des communautés riveraines des parcs à se désolidariser avec des destructeurs.

« Nous invitons des peuples autochtones à dénoncer toute destruction de cette réserve, le PNKB. La protection de ce parc contribue au développement de nous tous Â» confie Innocent Bayubasire

De son côté, la responsable de l’organisation union pour l’émancipation des femmes autochtones, UEFA, Espérance Binyuki regrette cette destruction du Pnkb.

Celle-ci reconnait que certains pygmées exploitent à petite échelle certaines ressources du parc, mais fait savoir que certaines personnes comme des exploitants miniers et des bois, des groupes armés profitent de la présence de ces derniers autour du parc, pour faire porter la responsabilité à ces derniers, de leurs activités d’exploitation de cette réserve.

Elle recommande au gouvernement de voir comment  désaffecter des terres dans d’autres parties de la province pour des peuples autochtones.

Dans la foulée, celle-ci propose au gouvernement d’initier des projets de développement en faveur de ces peuples, qui tiennent comptent de l’amélioration de l’éducation, de l’habitat, de l’accès aux soins de santé. Bien plus, de leur permettre de vivre dans un environnement sain, notamment l’accès à l’eau et l’électricité, mais aussi de leur faire participer à la gestion du pays, conclut-elle.

Pour sa part, la Coordinatrice de l’Association pour la Conservation Communautaire de la Biodiversité propose au PNKB de multiplier des activités génératrices de revenu avec des communautés riveraines du parc, afin de réduire leur tendance d’exploitation de certaines ressources de cette réserve.

Par Déo Cikuru

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